En mars 2004, la Maison de Radio France est devenue un " hotspot WiFi " (sic) avec Orange. Le WiFi permet notament la connexion à Internet d’un ordinateur portable dans un lieu public, en utilisant des ondes radio. Autant dire que ça n’intéresse qu’une minorité : le service public n’aurait-il pas d’autres services à offrir en matières de nouvelles technologies ?
Quelques extraits choisis sur le site créé pour l’occasion : http://www.radiofrance.fr/rf/evenements/wifi/. "Pour fêter cet événement ... Radio France vous propose de passer cette journée ensemble ! " De quel événement s’agit-il ? Le fait que le service public offre une tribune à Orange, un opérateur désormais privé qui va encore nous abreuver de publicité pour nous imposer un nouveau besoin. Avant de planter des relais hot-spots WiFi un peu partout, il faudrait déjà faire le point sur les dangers réels des antennes de portables.
"...des antennes qui s’impliquent " : Certes, mais pour quelle cause et dans quel but ces "antennes" s’impliquent -elles ? Pour que les TGV soient tous équipés de WiFi en première classe ? Pour qu’on puisse se connecter à Internet dans les salles d’attente des aéroports ? Il ne s’agit sans doute pas d’une priorité qui justifie qu’on mobilise le service public. En attendant, il faudra bien payer les infrastructures. Fera-t-on appel aux opérateurs privés, aux collectivités locales ou au voyageur anonyme de la SNCF qui paiera pour un équipement dont il n’aura aucune utilité ?
" la loi autorise l’usage privé ou public d’un réseau radio, sans aucune démarche, ce qui va faciliter le déploiement commercial de cette technologie. " Ce déploiement commercial parviendra-t-il à réduire la fracture numérique ? On peut en douter. Et tant pis pour les campagnes qui ne bénéficieront sans doute pas de ce déploiement avant longtemps... Mais puisque notre pays peut s’enorgueillir d’avoir tout son territoire déjà couvert par EDF, une vraie priorité pour donner l’accès Internet à tous, partout, et à moindre coût, serait sans doute le Courant Porteur en Ligne. Il s’agit d’avoir accès à Internet en utilisant une simple prise de courant, sans même avoir besoin de disposer d’une ligne teléphonique. C’est à dire trouver de nouvelles applications à un réseau déjà existant. Mais il semblerait que l’Autorité de Régulation des Télécomunications ne veut pas d’un opérateur de télécommunications supplémentaire, d’où les réticences à developper cette technologie.
Et une dernière pour la fin : "Reconstruire le dynamisme d’une ville autour du sans-fil.... Une ville peut imaginer des applications qui favorisent la démocratie locale." : La technologie peut-elle être au service de la démocratie ? Le Wifi est peut être une technologie d’avenir, mais on ne nous fera pas croire qu’il va créer du lien social et que nos concitoyens vont pouvoir, grâce à lui, mieux s’exprimer. Remettons chaque chose à sa place : la fracture numérique est déjà immense. Le service public a mieux à faire que de l’accentuer en faisant la promotion de technologies sans doute coûteuses pour la collectivité, dont on mesure mal les effets sur la santé et qui ne bénéficieront qu’à une élite.
Quelques extraits choisis sur le site créé pour l’occasion : http://www.radiofrance.fr/rf/evenements/wifi/. "Pour fêter cet événement ... Radio France vous propose de passer cette journée ensemble ! " De quel événement s’agit-il ? Le fait que le service public offre une tribune à Orange, un opérateur désormais privé qui va encore nous abreuver de publicité pour nous imposer un nouveau besoin. Avant de planter des relais hot-spots WiFi un peu partout, il faudrait déjà faire le point sur les dangers réels des antennes de portables.
"...des antennes qui s’impliquent " : Certes, mais pour quelle cause et dans quel but ces "antennes" s’impliquent -elles ? Pour que les TGV soient tous équipés de WiFi en première classe ? Pour qu’on puisse se connecter à Internet dans les salles d’attente des aéroports ? Il ne s’agit sans doute pas d’une priorité qui justifie qu’on mobilise le service public. En attendant, il faudra bien payer les infrastructures. Fera-t-on appel aux opérateurs privés, aux collectivités locales ou au voyageur anonyme de la SNCF qui paiera pour un équipement dont il n’aura aucune utilité ?
" la loi autorise l’usage privé ou public d’un réseau radio, sans aucune démarche, ce qui va faciliter le déploiement commercial de cette technologie. " Ce déploiement commercial parviendra-t-il à réduire la fracture numérique ? On peut en douter. Et tant pis pour les campagnes qui ne bénéficieront sans doute pas de ce déploiement avant longtemps... Mais puisque notre pays peut s’enorgueillir d’avoir tout son territoire déjà couvert par EDF, une vraie priorité pour donner l’accès Internet à tous, partout, et à moindre coût, serait sans doute le Courant Porteur en Ligne. Il s’agit d’avoir accès à Internet en utilisant une simple prise de courant, sans même avoir besoin de disposer d’une ligne teléphonique. C’est à dire trouver de nouvelles applications à un réseau déjà existant. Mais il semblerait que l’Autorité de Régulation des Télécomunications ne veut pas d’un opérateur de télécommunications supplémentaire, d’où les réticences à developper cette technologie.
Et une dernière pour la fin : "Reconstruire le dynamisme d’une ville autour du sans-fil.... Une ville peut imaginer des applications qui favorisent la démocratie locale." : La technologie peut-elle être au service de la démocratie ? Le Wifi est peut être une technologie d’avenir, mais on ne nous fera pas croire qu’il va créer du lien social et que nos concitoyens vont pouvoir, grâce à lui, mieux s’exprimer. Remettons chaque chose à sa place : la fracture numérique est déjà immense. Le service public a mieux à faire que de l’accentuer en faisant la promotion de technologies sans doute coûteuses pour la collectivité, dont on mesure mal les effets sur la santé et qui ne bénéficieront qu’à une élite.
Cet article a été publié le 28 mai 2004 sur le site de l'Observatoire des inégalités:
http://www.inegalites.fr/article.php3?id_article=221
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