Nouvelle chronique de JPB:
Je tiens à m’excuser auprès de mes lecteurs. J’ai commis une faute. Suite à la parution de ma chronique de la semaine dernière, mon ami Dany, frais émoulu d’un séjour dans l’Arctique Canadien, m’a fait remarquer que je me suis lamentablement trompé sur le sens du mot ‘’Paniq’’.
‘’Paniq’’ se traduit par le mot ‘’fille’’ dans la langue de Molière – et de Corneille… vous saviez que Corneille a écrit certaines des pièces de Molière ?? - Donc ‘’Paniq’’, c’est ‘’fille’’…
‘’Femme’’… et bien si vous désignez une femme, vous devez employer le mot ‘’Arnaq’’! Oui, vous avez bien lu. ‘’Arnaq’’…
Fille, c’est Paniq.
Femme, c’est Arnaq.
Maintenant je comprends mieux ma situation familiale. Et je suis certain que nombre de mes lecteurs verront sous un autre jour leur utopie sentimentale. Et apprécieront la profondeur de pensée d’une culture millénaire.
Mais nous sommes loin de l’escalade. Bien que le Grand Nord, la Terre de Baffin, regorge de falaises qui ne demandent qu’à être équipées. Il y existe des montagnes qui semblent sortir tout droit de l’imagination. Il y existe aussi un été qui ne dure que deux mois avec un max de 10C, les distances sont immenses, le coût d’un allez/retour est tout aussi immense, la nourriture y est peu variée et essentiellement carnée et des ours polaires se promènent quelquefois à la recherche d’un repas.
Bref, pour le moment et selon mes goûts, je vais rester plus près de l’Équateur…
Pourquoi pas un petit voyage en Europe? Rien ne me plairait plus! Il ne me manque que l’argent… ou l’opportunité professionnelle. Un jour ou l’autre mes ennuis vont fondre comme neige au soleil et je pourrai repartir sur les routes du monde, ma corde et mon harnais dans mon sac. On vient de me proposer une promotion latérale qui me permettrait de voyager partout dans le monde, une semaine par mois. Mais on m’a tellement promis de choses cette dernière année que je n’y croirai qu’en mettant le pied dans l’avion.
L’été, on ne peut que penser aux voyages, à toutes ces falaises baignées de soleil, à ces petits cafés où, le soir venu, on se remémore les énormités de la journée. A tous ces gens que l’on rencontre et qui devienne des amis. A ces petits déjeuners, le café brûlant et les croissants avant la marche vers le pied des voies. L’idylle qui nous attend peut être au détour du sentier, au gîte ou au refuge, à la boulangerie…
Je dis souvent que l’establishment de l’escalade est anémique. Que le milieu est amorphe. Qu’il manque de vision et qu’on tourne en rond. Certains ont le don de me faire mentir…
Il y a eu ce Scalatabel ou Escalabelle ou Esscalabel… bref, le rassemblement de la fin de semaine dernière qui a réuni une foule de passionnés, jeunes et vieux. Aucune polémique et pourtant on retrouvait sur le même terrain et Rouzo et Fara. Je n’ai vu que des photos…Je n’ai lu que des comptes-rendus…
Mais, certaines fois, je me désole dans mon désert glacé. Pourquoi ce sont toujours les mêmes que je vois, sourire aux lèvres et bière à la main, au pied d’une paroi de rêve?
D’accord… pour la paroi de rêve, j’ai trouvé. J’ai passé mon samedi à équiper et à grimper. Je me suis même senti plus jeune tellement ce Mur de la Paniq possède un effet stimulant. J’étais presque bon! Mais il n’y avait comme compagnie que des milliers de moustiques de toutes sortes. On s’est fait manger, mais manger!!! Un autre avantage aux voyages en France et en Italie : pas de vampires.
Et, dimanche, j’ai amené ma petite famille à la Cité de l’Énergie… Shawinigan. Une tour de 115 mètres de haut! J’ai suggéré d’y tenir une compétition d’escalade mais le préposé m’a regardé avec un drôle d’air. Et toutes ces centrales hydrauliques qui ont fournies l’électricité permettant le développement de la première usine d’aluminium au monde, de la première usine d’acétylène, de la plus grosse usine de papier au monde à l’époque. Et il y a de la roche partout…
L’énergie… on la retrouve souvent loin des sentiers battus. Une petite ville qui dégage plus d’énergie que la Capitale ou la Métropole… un petit rassemblement qui dégage plus d’énergie que bien des foires commerciales.
Peut être est-ce là le secret : ‘’Small is beautiful’’. La passion, comme l’humour, ne supporte pas le gigantisme.
C’est pas tout, ça… faut que j’aille me coucher…On vient de me retirer la commande à distance du téléviseur. Pas de bulletin de nouvelles, ce soir! Elle veut écouter les fils de la Princesse Diana en entrevue. Je viens de me faire ‘’Arnaquer’’, encore une fois!
Go Escalatabel…
Les autres chroniques de JPB sont ici: http://escalade.camptocamp.com/categorie94.html
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