Se battre pour la conquête du ballon …

En pleine coupe du monde de rugby, voila un texte de Pierre, alpiniste émérite:


Voilà le type même d’expression que je ne peux pas comprendre !
Dans aucun de ses termes.

Se battre…
M’enfin, ils ont quel âge, ces grands garçon que l’on voit s’agiter dans tous les sens ? Elle ne leur a pas dit, leur maman, que ce n’était pas bien, le recours à la violence, pour régler des disputes en cours de récréation ?
Quel exemple donnent-ils aux jeunes générations ?
Et puis, c’est un truc où ils peuvent se faire mal ! Et devoir endurer ensuite pour le restant de leurs jours des séquelles fonctionnelles, des limitations dans les mouvements, des douleurs chroniques.
Je ne comprends pas.

Et pour une fois, je vais essayer de faire une proposition constructive.

Si l’on récuse l’utilisation de la violence, il faut absolument que ces gens se parlent !
Pourquoi n’organiserait-on pas un colloque ?

Il faudrait apporter une table ronde au centre du terrain, suffisamment grande pour qu’une trentaine de gus plutôt larges d’épaules puissent s’y tenir à l’aise, et ouvrir le débat.
Chacun (Après avoir noté sur son agenda la date de la prochaine réunion, bien sûr), pourrait exposer son point de vue, faire valoir ses intérêts, dire ses attentes … On tendrait, en somme vers une autogestion du temps d’utilisation du ballon !

Une sorte de « Grenelle du rugby » (très tendance, depuis que mai 68 est revenu à la mode).

Bon, il ne faut pas rêver, 80 min à partager en 30, cela fait 2min, 39 sec et des broutilles de possession du ballon par participant.
Mais ce n’est que la base de la négociation !

Par exemple : la hiérarchie influe-t-elle sur l’allocation temporelle (Ca serait extraordinaire qu’il n’en fût rien : ce serait alors le seul endroit du monde où la position hiérarchique n’entraînerait aucune gratification narcissique … mais pourquoi pas, après tout ?). Je veux dire : le fait d’être capitaine confère-t-il un bonus ? De combien de secondes ?
Et à ce compte-là : quelle compensation pour ceux qui seraient lésés ?
En termes de salaire ? (On voit d’ici le mot d’ordre, sur les banderoles : « posséder moins pour gagner plus »…)

De RTT ?
Faut-il ouvrir la possession du ballon aux personnels « satellites ». Le président de la FFR ? L’entraîneur ? Le sélectionneur (fut-il un affairiste douteux aux amitiés politiques détestables) ?
On voit que l’espace de négociation est large, et qu’il y a « du grain à moudre ».

Elle n’est pas chouette, mon idée ?


Ce protocole de négociation étant adopté, il faudrait créer une commission « terminologie ».
Parce que, franchement, le terme de « conquête » est inadapté, choquant, déplacé. Surtout que l’on vient de mettre en place une structure qui nous éloigne des temps historiques pré-civilisationnels, où la guerre était le seul moyen de faire progresser le débat.
Et d’ailleurs, si un pays peut-être un objectif de conquête, un ballon n’est-il pas un objectif dérisoire?
Oh ! Attention : ne me prenez pas – totalement – pour un demeuré ! Je comprends que ce mot doit être entendu dans son sens métaphorique.
Un peu comme l’on parle d’une conquête féminine.
Oui, ben … si ces musculeux jeunes gens tentent de conquérir leurs petites amies comme ils le font avec le ballon, on leur souhaite bien du bonheur, sinon du plaisir, aux donzelles.

Et puis quoi : que font les mouvements féministes, à la fin ?
Même dans un sens métaphorique, assimiler une femme à un ballon aux formes callipyges, qu’il convient de transporter entre des poteaux, qu’elle soit consentante ou non, en s’y mettant à plusieurs, après être sorti de ce que l’on appelle une mêlée, il y a de quoi se poser des questions, non ?


Bien.
Ce problème sémantique réglé, il restera à savoir quoi en faire, de ce ballon…
Parce que, ayant résolu le conflit lié au temps imparti à chacun pour s’en amuser, plus personne ne contestant le droit acquis d’en disposer à sa guise pendant environ 3 min, l’intérêt de le promener sous le bras d’un bout à l’autre du terrain perd de son acuité, non ?
Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de se rentre compte que ces jeunes gens ne trouvent de l’intérêt à faire telle ou telle action seulement parce que quinze balaises musculeux en face tentent de les en empêcher !
Franchement si quinze mastards manifestement animés d’inamicales intentions tentaient de vous empêcher d’accéder à tel ou tel bout de rocher pour grimper, vous iriez ailleurs, non ?
Et bien eux : non !
Ils s’entêtent !
C’est pas Dieu possible des têtus pareils !
Bref.


Que faire du ballon pendant les trois minutes allouées, je vous le demande ?



La forme du-dit ballon, rappelant d’assez près celle d’un suppositoire, ne suggèrerait-elle pas une nouvelle et ludique utilisation ?

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